MON PERE
Tout s'oublie, même l'amour qui s'est enfuit
Pour laisser place à l'incompréhension,
Des sentiments des gestes et des émotions
Sans lesquels la tendresse ne peut être que dépit.
Bien sûr que tout se donne, sans cette gêne qui nous aborde;
Mais comment rester et oublier ce qui a tant fait pleurer;
Ces larmes qui ont coulé si longtemps des deux côtés,
Aussi fort que le sang qui unit deux êtres malgré leur discorde.
Sans avoir à choisir entre le bien et le mal,
J'aimerais retracer ce destin qu'a oublié l'harmonie,
Dont les pas tracés n'ont été qu'une ironie
Laissant derrière eux un goût de bonheur si pâle.
La distance et l'angoisse n'ont fait qu'agrandir,
Et creuser de plus belle ce fossé qui nous sépare,
Laissant les heures nous éloigner par ces départs,
Que les caprices de la vie, à chacun de nous, a fait subir.
Malgré tout ce mal qui a laissé place aux remords,
Je ne puis ranger sereinement dans ma mémoire
Ces quelques instants gâchés par mes propres déboires,
Sans laisser couler ces larmes amères sur notre sort.